la vie en ce monde

L’Imam dit à un homme qui lui demandait de le conseiller:

« Ne sois pas comme celui qui espère l’autre monde sans faire de bonnes actions, et qui voudrait se repentir dans un avenir lointain dans l’espoir d’une longue vie ».

Il parle le langage des ascètes et se conduit comme celui que la vie passionne.

Si les biens de ce monde lui sont octroyés il ne s’en rassasie point et s’il en est privé il ne se contente point de ce dont il dispose. Incapable de remercier pour ce qu’il a reçu, il désirerait encore davantage de ce qui reste. Il interdit les mauvaises actions mais ne s’en prive pas, il recommande ce qu’il ne fait point.

Il estime les gens de bien mais ne fait pas comme eux. Il déteste les pécheurs alors qu’il en fait partie. Il hait ,1a mort à cause du nombre de ses péchés et se complaît dans ce qui lui fait craindre la mort. S’il est bien portant il est fier de sa personne et il désespère dès qu’il a un malheur.

Quand il est frappé par le sort, il prie Dieu parce que forcé. S’il ne rencontre que des facilités, il se gonfle d’orgueil, ses passions le dominent et le poussent vers les interdits et ce n’est pas lui qui les maîtrise et les dirige vers le bien.

Il craint pour autrui des péchés moindres que les siens et espère une position supérieure à ses actions. S’il s’enrichit, il devient arrogant et abandonne sa foi. S’il s’appauvrit il est faible et désespéré. Il commet des manquements lorsqu’il entreprend une tâche et exagère lorsqu’il sollicite.

Si l’occasion de satisfaire un désir se présente, il se précipite vers le péché et oublie de se repentir. S’il lui arrive un malheur, il renonce à la patience et à l’abnégation.

Il sait parler de l’expérience d’autrui mais n ‘en prend pas leçon. Il exagère en sermonnant mais oublie de s’amender. Par le langage il est grand, par l’action il est petit, il rivalise avec d’autres pour ce qui est éphémère et néglige ce qui est éternel. Il considère les devoirs comme un fardeau et le fait de s’en passer comme un gain.

Il craint la mort et ne profite pas de l’occasion pour s’y préparer. Il trouve monstrueux les péchés des autres qui sont en réalité minimes par rapport aux siens qu’il trouve insignifiants. Son obéissance à Dieu est selon lui totale alors qu’il n’a que mépris pour celle des autres qui pourtant n’en est pas moindre.

Il est plein de remontrances pour autrui et d’éloges pour sa personne. Les moments de loisir qu’il passe avec les riches lui sont plus agréables que les moments d’adoration passés parmi les pauvres.

Il évalue les autres d’une manière qui l’avantage mais ne juge pas ses propres actes d’une manière qui tourne à son désavantage. Il donne de bons conseils aux autres et se trompe lui-même. Il est obéi alors qu’il désobéit. Il prend ses droits sur les autres, mais ne leur accorde pas les droits qu’ils ont sur lui. Il craint la créature pour des motifs qui ne se rapportent pas à Dieu, mais ne craint point Dieu dans son comportement envers ses créatures.

SERMONS ET RECOMMANDATIONS
EXHORTATIONS AUX GENS

Tirez avantage de la vérité que Dieu vous a offerte. Profitez des avertissements de Dieu. Acceptez les bons conseils de Dieu.

Dieu dispose contre vous de preuves flagrantes et possède des arguments convaincants. I1 vous a clairement montré ce qu’il aimerait vous voir faire et ce qu’il n’aimerait pas que vous fassiez, afin que vous suiviez ses recommandations et que vous évitiez ses interdits.

Le Messager de Dieu disait: « Les choses répréhensibles forment une barrière autour du paradis et les passions mènent vers l’enfer ».

Apprenez qu’il n’y a aucun acte d’obéissance à Dieu qui ne s’opère sans gêne ni aucun acte de désobéissance qui ne soit inspiré par la passion. Que Dieu bénisse tout homme qui surmonte ses passions et maîtrise les désirs de son cœur, car les désirs sont ce qu’il y a de plus difficile à contrôler et le cœur ne cesse de réclamer les plaisirs.

Sachez, adorateurs de Dieu, que le croyant, du matin au soir, ne cesse de dompter son cœur et de le réprimander à tout moment. Soyez donc à l’instar de ceux qui vous ont devancés et qui vous ont frayé le chemin. Comportez-vous face à ce monde, comme le bédouin voyageur face à sa tente: il la démonte et la plie.

MERITE TRANSCENDANT DU CORAN

Sachez que ce Coran est vraiment le bon conseil qui ne contient aucune duplicité, le bon guide qui n’égare point, le discours qui ne ment jamais.

Personne ne peut se familiariser avec le Coran sans une augmentation d’un côté et une diminution d’un autre. Il bénéficie d’une consolidation de sa foi et d’une diminution de son aveuglement. Sachez aussi qu’après le Coran il n’y a nul besoin de guide. Personne ne peut se passer du Coran. Utilisez – le comme remède à vos maux et aidez – vous en dans vos difficultés.

Il recèle la guérison des pires des maux, à savoir: la mécréance et l’hypocrisie, la conduite irréfléchie et l’égarement. Adressez vos prières à Dieu par la voie du Coran et dirigez-vous vers lui par amour.

N’utilisez pas le Coran pour demander quelque chose aux créatures, Il n’y a rien comme le Coran, pour les adorateurs de Dieu, pour se rapprocher de Lui.

Apprenez que le Coran est un intercesseur qui agrée les démarches. Il est un discours digne de foi et quiconque verra le Coran le jour du Jugement intercéder pour lui, verra cette intercession agréée, et quiconque se trouvera accusé, par lui, se verra fatalement incriminé.

Une voix proclamera le jour du Jugement: « Tout laboureur (laboureur: celui qui agit, qui œuvre) subira les conséquences de son labeur et de ses actes, sauf ceux qui ont labouré dans l’esprit du Coran ».

Soyez parmi ses laboureurs et ses disciples, apportez ainsi la preuve à votre Seigneur, obligez votre cœur à suivre les bons conseils, ajustez vos idées sur le Coran et maîtrisez pour lui vos passions morbides.

EXHORTATION A L’ACTION

Agissez constamment, fixez-vous un objectif, persévérez dans l’action, armez-vous de patience, et craignez vraiment le Seigneur.

« Vous avez déjà un objectif, consacrez-vous à sa réalisation ». Vous avez un repère auquel il faut vous référer. L’Islam a un but, cherchez à l’atteindre. Accomplissez vos devoirs envers le Seigneur et remplissez les obligations qu’il vous a imposées.

Je serai au jour du Jugement le témoin à charge et à décharge qui présentera les preuves.

CONSEILS AUX GENS

Ce qui était prédestiné s’est accompli et ce qui était écrit est arrivé à son heure.

Je ne fais que vous rappeler les promesses de Dieu ainsi que ses preuves car il a dit: « Ceux qui auront dit: notre Seigneur est Dieu puis auront persévéré, verront les anges descendre sur eux, et leur déclarer: Soyez sans crainte et sans tristesse. Nous vous annonçons la bonne nouvelle que vous serez au Paradis promis ».

Or, vous avez proclamé « Notre Seigneur est Dieu », persévérez dans l’esprit de son Livre, suivez la voie qu’il vous a ordonnée, le chemin de sa juste adoration; ne vous en écartez point, n’innovez point et ne désobéissez point car les hérétiques seront coupés de Dieu au jour de la Résurrection.

Prenez garde au relâchement des mœurs et à l’imposture, attachez-vous à la vérité, retenez votre langue car elle est capable de causer votre perte.

Je jure par Allah qu’aucun croyant n’aura assimilé la piété que s’il sait tenir sa langue. La langue du croyant interprète ce qu’il a dans le cœur alors que celle de l’hypocrite dissimule ses sentiments parce que le croyant médite pleinement avant de parler. Si la parole recèle une conséquence bénéfique le croyant l’exprime, si elle peut être maléfique il la garde.

Par contre l’hypocrite parle à tort et à travers sans distinguer ce qui peut nuire de ce qui peut faire du bien. Le Messager de Dieu a dit: « La foi d’une personne ne saurait s’affermir que si le cœur est pur; ce dernier ne saurait l’être que si sa langue est loyale ».

Quiconque d’entre vous pourrait aller à la rencontre de Dieu innocent du sang et des biens des musulmans, exempt de toute calomnie, qu’il se hâte de le faire.

LES FORMES DE L’INJUSTICE

L’injustice a trois formes: une injustice impardonnable, une autre dont on aura à rendre compte et enfin une dernière pardonnable et sans conséquence.

Celle qui est impardonnable consiste à associer une créature à Dieu. Dieu a dit: « Allah ne pardonne pas qu’on lui associe à un autre.

L’injustice dont on aura à rendre compte est celle perpétré par les hommes les uns contre les autres.

Est pardonnable l’injustice légère commise contre soi-même.

Dans les deux premiers cas la sanction sera terrible. Ce ne serait point une blessure par un tranchant, ni une fustigation par un fouet, tout ceci paraîtrait bien léger par rapport au châtiment prévu.

Méfiez vous de l’hypocrisie lorsqu’il s’agit de la religion de Dieu. Il vaudrait mieux pour vous de vous unir au service d’une vérité pénible que de vous deviser pour une erreur que vous chérissez. Dieu n’a jamais soutenu et ne soutient point un groupe dominé par les divergences profondes.

LA NÉCESSITÉ DE L’OBÉISSANCE

O gens! bienheureux celui qui est préoccupé par ses défauts au point d’ignorer ceux des autres. Bienheureux celui qui garde sa maison, mange son pain, se donne tout entier à Dieu, verse des larmes sur ses fautes; il se consacrerait ainsi à son salut et n’importunerait pas les gens.

LA QUÊTE D’EXEMPLE

Tirez leçon du traitement réservé par Dieu à Iblis (Satan) dont il a détruit la longue oeuvre.

Les efforts soutenus d’Iblis furent anéantis par un petit moment d’orgueil alors qu’il avait déjà doré Dieu pendant six mille ans (nous ne savons pas s’il s’agit d’années terrestres ou célestes).

Qui donc alors pourrait échapper au châtiment de Dieu en commettant la même désobéissance? Oh non! Dieu n’accorderait pas le paradis à un mortel ayant commis une faute pour laquelle il en a chassé un archange!

Son jugement est le même tant pour ceux du ciel que pour ceux de la terre. Dieu n’a accordé aucune dérogation à un être pour commettre des actes qu’il a interdits à l’ensemble de ses créatures.

MISE EN GARDE CONTRE SATAN

O adorateurs de Dieu! Soyez en garde contre l’ennemi de Dieu qui vous contaminerait de son mal, vous séduirait par ses appels, et vous investirait avec ses troupes sous toutes leurs formes.

De par ma vie! Son arc est fendu, ses flèches sont dirigées vers vous; il tire de près sur vous.

Il a affirmé à Dieu: « Puisque vous m’avez confondu, j’embellirai à leurs yeux la vie terrestre et les duperai tous ». Il supputait un avenir lointain et émettait des conjectures erronées.

Les inconscients ont confirmé ses dires. Tout comme les sectaires et ceux qui ont enfourché les montures de l’orgueil et du paganisme. Quand une fraction d’entre vous qui ne l’écoutait pas lui fut enfin soumise, son espoir grandit et il vit alors exposés au grand jour les vices qui étaient auparavant dans l’ombre.

Alors son pouvoir se raffermit et ses troupes s’avancèrent vers vous. Ils vous précipitèrent dans les demeures du mépris, vous jetèrent dans l’abîme du meurtre, vous couvrirent de plaies, vous crevèrent les yeux, vous égorgèrent et vous cassèrent les narines, visèrent les points vitaux et vous menèrent par le bout du nez vers l’enfer qui vous est destiné.

Iblis et ses partisans attaqueront les affaires les plus capitales de votre religion, attiseront vos passions pour ce bas monde beaucoup plus que ne le feraient vos pires ennemis contre lesquels vous vous êtes rassemblés. Dressez-vous contre Satan, rompez tout lien avec lui.

Je jure par Allah! Iblis s’est vanté d’être supérieur à votre ancêtre Adam, l’a méprisé, diffamé, dénigré son origine. Il vous a attaqués de toutes parts et s’est embusqué dans tous les chemins. Ses troupes vous chassent partout et tentent de vous réduire à l’impuissance. Vous ne pourrez user de ruse avec lui, ni le repousser avec énergie, tant que vous êtes pris par les tourbillons de la bassesse, le cercle de l’humiliation, la peur de la mort et l’angoisse du malheur.

Eteignez ce qui couve encore dans vos cœurs des restes des feux de l’esprit partisan et de la rancune de l’époque pré-islamique.

Ce feu de l’orgueil, inspiré au musulman, ne peut l’être que par Satan, il fait partie de son propre orgueil, de ses tentations et de son souffle. Attachez – vous à l’humilité, foulez au pied l’orgueil, arrachez de vous-mêmes toute suffisance, et faites de la modestie votre arsenal pour combattre votre ennemi Iblis et ses troupes.

Satan possède dans chaque nation des troupes et des aides, des fantassins et des cavaliers.

Ne soyez pas comme un arrogant qui dédaigne le fils de sa propre mère, alors qu’il n’a aucun mérite sur lui et n’est guidé que par la suffisance et l’envie haineuse. L’orgueil a fait jaillir en son cœur les étincelles du courroux et le diable a insufflé en son nez le vent de l’insolence; cette insolence lui causera des remords et lui fera porter la responsabilité de tous les crimes jusqu’au jour de la Résurrection.

MISE EN GARDE CONTRE L’ORGUEIL

Vous avez exagéré dans vos dépassements, vous avez semé le scandale sur cette terre, ostensiblement face à Dieu, et vous avez annoncé la guerre aux croyants. Par Dieu! prenez garde à l’orgueil fougueux et à la morgue de la Jahiliya!( La Jahiliya: la période pré-islamique)

Ils engendrent la haine et sont le souffle du diable par lequel il a trompé les nations précédentes et les siècles révolus, jusqu’à les engouffrer dans les ténèbres de l’ignorance, les induire dans l’erreur et les conduire avec facilité vers les embûches de l’égarement.

Des siècles durant les cœurs des hommes ont éprouvé des sentiments semblables et l’orgueil n’a cessé de les oppresser.

MISE EN GARDE CONTRE L’OBÉISSANCE AUX ORGUEILLEUX

Méfiez – vous! Méfiez – vous de l’obéissance à des seigneurs et à des supérieurs qui méprisent leurs congénères et s’enorgueillissent par delà leurs origines, qui rejettent leurs torts sur Dieu, nient les bienfaits qu’il leur a octroyés, contestent ses décrets, et s’attribuent ses faveurs.

Ces gens sont les bases et les fondements du sectarisme, les piliers de la discorde et les armes de la Jahilya.

Evitez les interdits de Dieu, ne faites point de ses faveurs un sujet de châtiment et que sa générosité ne crée pas entre vous un motif d’envie et de haine.

N’obéissez pas aux parvenus prétentieux, ceux qui vous éclaboussent de leurs péchés alors que vous êtes purs, qui vous contaminent par leurs maux alors que vous êtes sains, qui intègrent leurs mensonges dans vos vérités. Ils sont à la base de la débauche, les compagnons de l’ingratitude.

Iblis s’en sert comme des troupes qu’il lance à l’assaut des humains et comme des interprètes pour exprimer sa pensée, accaparer vos esprits, séduire vos yeux et souffler le mal dans vos cœurs. Il a fait de vous la cible de ses flèches, veut vous traîner à ses pieds et vous mener à votre perte.

L’EXEMPLE DU PASSÉ

Méditez sur le châtiment que Dieu a infligé aux orgueilleux qui vous ont précédés et sur les événements et leurs conséquences. Pensez à la fin des orgueilleux et aux raisons de leur disparition.

Demandez à Dieu de vous protéger des méfaits de l’orgueil autant que vous lui demandez de vous protéger des misères du temps.

Si Dieu avait toléré l’orgueil d’une créature, il aurait commencé par le permettre à ses prophètes et élus.

Cependant, Gloire à Lui, il leur fit détester l’orgueil et agréa leur modestie.

Ils se prosternèrent front contre terre, se comportèrent modestement envers les croyants et vécurent humblement.

Dieu leur fit subir la faim, ne leur épargna point les peines, les éprouva par l’angoisse, la peur et le malheur pour faire ressortir leur valeur.

Ne considérez pas comme une faveur ou bien comme un châtiment l’abondance ou la pénurie des biens et des enfants, sinon vous ignorerez les sujets de la tentation et les épreuves des richesses et du pouvoir.

Dieu a dit: « Pensent-ils qu’en leur accordant des biens et des enfants, nous stimulons leur zèle pour le bien? Au contraire, ils n’en ont pas conscience. »

Dieu confronte ses créatures orgueilleuses avec ses élus humbles que les premières méprisent.

MODESTIE DES PROPHETES

Moïse et son frère Haroun se présentèrent, habillés de laine et tenant des bâtons, devant Pharaon. Ils exigèrent de lui de se soumettre à Dieu afin de garder son empire et sa puissance.

Il répondit: « Ne trouvez – vous pas drôle que ces deux hommes posent des conditions pour la continuité de mon empire et de ma puissance, alors que vous voyez dans quel état de pauvreté et d’humilité ils se trouvent? Que seraient-ils s’ils avaient des bracelets en or? » Il disait ceci par respect pour l’or et son accumulation et par mépris pour la laine et le fait de s’en habiller.

Si Dieu avait voulu, lorsqu’il envoya ses messagers, leur octroyer des tas d’or et de pépites, des jardins envoûtants, regorgeant de tous les oiseaux du ciel et de toutes les bêtes de la terre, il l’aurait fait. S’il l’avait fait, il n’y aurait plus de mise à l’épreuve et par conséquent plus de récompense, de plus les nouvelles annoncées auraient perdu leur effet.

A ce moment les hommes patients n’auraient plus le droit d’avoir la récompense réservée à ceux qui ont été mis à l’épreuve, les croyants n’auraient pas la récompense promise aux hommes vertueux et les mots n’auraient plus leur sens.

Mais Dieu, par sa grâce, a doté ses messagers d’une puissante volonté. Il les a rendus en apparence faibles de moyens, mais avec un esprit d’abnégation qui remplit les cœurs et les yeux de richesses bien que leur misère pénible bouleverse les cœurs et les regards.

Si les messagers de Dieu étaient des hommes disposant d’une force inattaquable, d’une puissance incontestable, d’une richesse qui ferait plier et soumettre les gens et les attireraient de partout, il serait alors très simple pour les humains de tirer une leçon de tout cela.

Ils auraient alors cru par crainte d’une force les domptant ou par espérance d’une richesse dont ils pourraient tirer profit; les intentions seraient concordantes et les bénéfices se trouveraient partagés.

Mais Dieu, Gloire à Lui, a voulu que le fait de suivre ses messagers,la croyance en ses Livres l’humilité devant sa face,l’obéissance à ses ordres la soumission à Lui, ne soient destinés qu’à Lui Seul; qu’ils soient purs sans que rien ne vienne les altérer et plus la mise à l’épreuve et l’exemple sont durs, plus la récompense et le don seront grands.

LA KABA SACREE

Ne voyez-vous donc pas que Dieu, dans sa gloire, a mis à l’épreuve les premiers hommes depuis Adam jusqu’aux derniers de ce monde par des pierres qui ne font ni mal ni bien, qui n’entendent point et qui ne voient pas?

Il en a fait sa Maison sacrée qu’il a édifiée. pour les hommes. Il la plaça en un lieu difficile, pierreux, au plus bas, dans une terre dure, au fond d’une vallée étroite, entre des montagnes arides et des sables mouvants, près de sources avares d’eau, isolée des autres localités, là où ne peuvent s’épanouir ni caprins, ni bovins, ni camélins.

Puis il ordonne à Adam et sa descendance de diriger leurs regards vers elle. Elle devient un lieu de repos bénéfique pour leurs déplacements, un but pour leurs rencontres: des lieux lointains et arides les hommes ont hâte d’y arriver; ils viennent de contrées lointaines comme des îles isolées au milieu des océans, afin d’en faire le tour et de clamer la gloire de Dieu en mettant leurs épaules en mouvement.

Ils trottent dans la poussière, les cheveux collés par le sable, par amour pour Lui. Ils ont laissé derrière eux les beaux habits, et le manque de soins qu’ils portent à leur cheveux n’est que pour prouver la qualité de leur renoncement.

Quelle rude épreuve, quelle expérience, quel dur examen que Dieu a faits pour être les causes de sa miséricorde et les voies vers son paradis.

Si Dieu, Gloire à Lui, avait voulu placer sa Maison sacrée et ses insignes grandioses, entre des jardins et des rivières, sur des plaines ou des terres plates couvertes d’arbres aux fruits à portée de la main parmi des habitations innombrables où les cités sont proches l’une de l’autre, où les champs de céréales succèdent aux vergers verts ceinturés de forêts aux eaux abondantes, aux parcs attrayants, aux routes animées, alors la récompense serait moindre, elle serait selon le degré des peines.

Si les fondations sur lesquelles elle repose et les pierres qui constituent son corps étaient d’émeraude verte, de hyacinthes rouges ou de clarté et de lumière, le doute serait moindre dans les âmes, le combat d’Iblis sur les cœurs serait affaibli, la lutte intérieure n’aurait pas lieu.

Mais Dieu met ses adorateurs à l’épreuve par de nombreuses difficultés. Il exige que son adoration se fasse par des efforts durs, il leur fait rencontrer des désagréments, afin de soutirer l’orgueil de leurs poitrines et y faire demeurer l’humilité, par cela il leur ouvre toutes grandes les portes de sa grâce et les fait profiter de son pardon.

MISE EN GARDE CONTRE LA TYRANNIE

Allah! Allah! Combien es – tu preste à châtier le tyran, à accorder un terme au vil injuste et à donner une suite néfaste à l’orgueilleux.

L’injustice et l’orgueil sont les défauts qui servent à Iblis de pièges immenses et de traquenards subtils avec lesquels il espère empoisonner les cœurs des humains aussi efficacement que les venins mortels. Mais il rate son but et n’a point d’influence, ni sur le savant et sa science ni sur le pauvre en haillons.

Contre cela Dieu a protégé ses adorateurs croyants par les prières, la Zakât et l’épreuve du jeûne dans les jours prescrits, afin de préserver leurs membres, de protéger leurs regards, de faire pénétrer l’humilité en leurs âmes, de diminuer leurs prétentions, et de les prémunir contre la suffisance.

Les prières poussent à la modestie lorsqu’elles obligent le croyant à poser son visage sur le sable et à mettre ses membres les plus nobles par terre par humilité.

Le jeûne lui aussi agit de même lorsque le jeûneur a l’estomac dans les talons.

A cela, il faut ajouter l’œuvre de la Zakât dispensatrice des produits du sol et d’autres biens entre les miséreux et les pauvres.

AVANTAGES DES OBLIGATIONS DIVINES

Remarquez ce qu’il y a, dans le respect des obligations divines, comme moyens de réprimer les manifestations de l’orgueil, de s’interdire les marques de l’arrogance.

J’ai observé et remarqué partout à travers le monde qu’aucun homme ne soutenait par sectarisme une idée quelconque que dans le but de duper les ignorants; ou pour une raison qui collerait avec l’esprit des imprudents autres que vous. Vous vous passionnez pour une affaire dont vous n’avez ni les tenants ni les aboutissants. Quant à Iblis, il s’est rebellé contre Dieu à cause d’Adam auquel i1 reprochait son origine et sa formation. Il dit alors à Adam: « Je suis dé feu, alors que tu es de glaise ».

LE PASSION DES RICHESSES

Quant aux riches jouisseurs de parmi les nations, ils se sont attachés fortement aux sources qui leur confèrent les biens.

Ils ont dit: « Nous disposons de plus de biens et d’enfants et nous ne serons donc pas tourmentés ».

S’il est absolument nécessaire qu’il y ait un esprit de parti, que cela soit pour les 0euvres nobles,1es actions vertueuses et les choses excellentes pour lesquelles se sont rivalisé les âmes nobles et les esprits chevaleresques des meilleures tribus et des chef de clans arabes par leurs mœurs exemplaires, par leurs esprits puissants, par leurs opinions sagaces et leurs exemples dignes d’éloges.

Passionnez-vous pour les sentiments généreux tels: les rapports de bon voisinage,1e respect de la parole donnée,l’exercice du bien,le dédain de l’orgueil,la pratique de la bonté,le rejet de la tyrannie. Abhorrez le meurtre, accordez l’équité aux gens maîtrisez votre colère et ne semez pas la corruption sur la terre, tirez la leçon des malheurs qui ont frappé les nations qui vous ont précédés, à cause de leurs mauvais comportements et de leurs actions blâmables. Méditez sur leur destin, que vous soyez dans la prospérité ou dans le malheur et prenez garde de ne pas leur ressembler.

Or, si vous méditez sur les changements survenus dans leur histoire, ne retenez que les comportements qui ont contribué à leur grandeur, qui ont fait écarter d’elles leurs ennemis,leur ont assuré la paix et la sécurité,leur ont attiré la prospérité, et leur ont sauvegardé leur dignité par le fait que ces nations ont resserré leur union et ont évité la désunion; elles ont pratiqué et cultivé l’amitié et ont rejeté tout ce qui pouvait les dissocier et affaiblir leur puissance, comme la rancune,l’inimitié,le fait de s’ignorer mutuellement et le relâchement des liens de solidarité.

Méditez l’exemple des croyants qui vous ont précédés et leurs réactions face aux épreuves et aux malheurs. N’ont – ils pas été les plus accablés parmi les créatures,les plus frappés de peines et les plus angoissés en ce monde? Les Pharaons en ont fait des esclaves,1eur ont infligé les pires des traitements et leur ont fait’ boire la coupe d’amertume.

Ils sont restés ainsi plongés dans le mépris et les peines réservés au vaincu, sans un moyen de s’en sortir ni une voie pour s’en défendre, jusqu’au jour où Dieu considéra à quel point étaient leur abnégation face au malheur par amour pour Lui et leur capacité de supporter les désagréments essuyés par crainte de Lui.

Alors Dieu fit de leur peine leur propre salut; il changea leur situation d’avilis en situation de puissants, et remplaça la peur par la paix et la sécurité. Ils devinrent des rois, des gouvernants et des sages éminents. Dieu a été généreux envers eux bien au-delà de ce qu’ils espéraient.

Voyez comment ils étaient lorsque leur élite était unie,leurs sentiments concordants,leurs cœurs équilibrés, et quand ils se donnaient mutuellement la main et que leurs sabres se soutenaient,leurs regards étaient clairvoyants et leurs décisions communes; n’ont-ils pas été alors maîtres du monde et rois dominant les nations!

Remarquez après ce qu’ils devinrent plus tard quand ils furent dans la discorde, que l’amitié disparut, que les paroles et les c0eurs se trouvaient en contradiction, qu’ils devinrent divers peuples et se séparèrent en clans ennemis. C’est alors que Dieu leur ôta la parure de la dignité et les priva de sa générosité. Il ne reste plus que leur histoire pour servir d’exemple à ceux qui veulent bien méditer.

L’EXEMPLE DES PEUPLES ANCIENS

Tirez une leçon de l’histoire des enfants d’Ismaïl des descendants d’Isaac et des fils d’Israël, sur eux tous le salut. C’est, là, pour nous, l’exemple parfait de notre situation et la ressemblance exacte avec notre état.

Méditez sur leur sort lorsqu’ils se dispersèrent, se désunirent, au temps où les Chosroès et les Césars étaient leurs maîtres, lorsqu’ils les éloignaient des terres riches, des eaux de l’Iraq et des régions verdoyantes, et les parquaient là où ne pousse que l’armoise et où soufflent continuellement les vents, les laissant dans la plus grande misère, dans le dénuement absolu, n’ayant que leurs chameaux.

Ils furent alors les peuples les plus méprisés, n’ayant plus une noble cause qui les unit, ni ami qui pourrait les protéger par sa puissance. Leur situation était précaire, leurs mains désunies, leur multitude dispersée; l’injustice était flagrante, l’ignorance généralisée.

Celui-ci enterrait sa fille vivante, celui-là adorait le plus d’idoles; les liens familiaux étaient rompus et les batailles entre tribus constantes.

LA GRÂCE A TRAVERS LE PROPHÈTE

Observez l’étendue de la Grâce de Dieu, lorsqu’il envoya aux hommes son Messager Mohammad et qu’il fit de sa religion la règle de conduite et qu’il les unit par sa doctrine.

Voyez alors comment la Grâce de Dieu les a couverts de ses ailes généreuses, les a comblés de bonheur, les unissant dans la bénédiction de sa religion. Ils nageaient dans le bien-être et étaient pleinement satisfaits de leur sort.

L’activité se développait à l’ombre d’un dirigeant respecté, la vie se déroulait sous la protection d’une puissance victorieuse et toutes les affaires devenaient simples par la présence au sommet d’un pouvoir stable et sûr. Ils étaient devenus maîtres du monde et souverains de la terre.

Ils disposaient des affaires de ceux qui, auparavant, étaient leurs seigneurs, et régnaient sur ceux qui autrefois, étaient leurs maîtres. Nul ne pouvait tester leurs armes et nul ne pouvait se hasarder sous leurs murs.

BLÂME AUX REBELLES

Il devient évident que vous avez lâché les liens de l’obéissance et que vous avez déchiré ce par quoi Dieu vous protégeait pour reprendre les règles de la Djahiliya.

Dieu, Gloire à Lui, a offert à l’ensemble de cette nation, le cadeau le plus précieux, en créant entre eux cette amitié dans laquelle ils se meuvent et auprès de laquelle ils se réfugient.

Personne au monde ne peut estimer la valeur de ce cadeau. Il n’a pas de prix, et ne pas en tenir compte serait la pire des catastrophes.

Sachez qu’après la Hijra vous êtes redevenus bédouins, et après l’union dans la discipline vous êtes redevenus des partisans; vous n’êtes liés à l’Islam que par le nom et vous n’avez de la foi que le mot.

Vous dites: « L’enfer plutôt que l’opprobre ». C’est comme si vous jetiez l’Islam au feu pour détruire ses interdits et pour rompre le Pacte (Le Prophète avait dans le pèlerinage de l’adieu obtenu le serment des musulmans que pas un ne ferait couler le sang d’un autre musulman) que Dieu vous a accordé, comme refuge sur sa terre et sécurité entre ses créatures.

Si vous cherchez refuge auprès d’autres que les musulmans vous serez combattus par les non croyants, alors plus de Gabriel, plus de Mikhaël, plus de Mouhajiroun, plus d’Ansars qui vous apporteront leurs secours; la lutte par les armes continuera jusqu’à ce que Dieu tranche entre vous

Vous disposez d’exemples de ce que peuvent être les coups de Dieu, de la peur qu’il peut faire régner dans les cœurs, des jours du Seigneur et des événements inoubliables qu’il produisit.

Ne croyez pas cela lointain, par ignorance de ses interventions, de ses coups terribles, et par oubli de son omnipotence.

Dieu n’a maudit les générations précédentes que parce qu’elles avaient cessé d’ordonner ce qui est convenable et d’interdire ce qui est répréhensible.

Dieu a maudit les pervers pour leur désobéissance, et les indulgents pour ne s’y être pas opposés.

Ainsi vous avez coupé vos attaches avec l’Islam, négligé ses interdits et tué sa loi.

Dieu m’a ordonné de combattre ceux qui outrepassent la loi, qui rompent les contrats et sèment la corruption sur la terre.

Pour ce qui est des parjures je les ai déjà combattus; quant aux injustes j’ai mené le Djihad contre eux; j’ai également abattu les dissidents et j’ai été débarrassé du diable de la vallée (Il s’agit de l’un des chefs des Khawarej) lorsqu’il fut victime d’un coup qui fit cesser les battements de son cœur et le ronronnement de sa poitrine. Il ne reste plus qu’une partie des pervers.

Si Dieu le permet, je les frapperai, les disperserai à travers tout territoire.

VALEUR DE LA REVELATION

Dès mon enfance, j’étais en lutte contre les grands des Arabes et j’ai brisé l’orgueil de Rabi`a et Moudhar (Les deux branches de la nation arabe).

2 Vous connaissez ma position auprès du Messager de Dieu, par la très proche parenté et par le rang exceptionnel.

Il me prenait sur ses genoux et me serrait contre sa poitrine alors que j étais tout enfant il me couvrait avec sa couche, me laissait le toucher et sentir son odeur.

Il mâchait pour moi certains aliments et me les mettait à la bouche; il ne m a jamais entendu mentir ou commettre une faute par précipitation.

Dieu lui a accordé comme compagnon, dès qu’il fut sevré, le plus grand de ses anges, qui le guidait vers les voies nobles, vers les plus belles vertus, dans ses nuits comme dans ses jours.

Je le suivais, comme le chamelet suit sa mère; il me dévoilait chaque jour une de ses qualités, m’en instruisait et me demandait de m’y tenir.

Il se retirait tous les ans à Hira et personne d’autre que moi ne le voyait.

Il n’y avait alors qu’une seule maison musulmane qui abritait à la fois, le Messager de Dieu, Khadidja (L’épouse du Messager de Dieu) et moi qui étais le troisième.

Je voyais resplendir la lumière de la Révélation et du Message et je respirais l’arôme de l’inspiration divine. J’ai entendu le cri de Satan lorsque le Messager recevait la Révélation. Je lui dis alors: « Qu’est – ce que ce cri, Messager de Dieu »? Il me dit: « C’est là Satan qui désespère de n’être plus adoré tu entends ce que j’entends, tu vois ce que je vois tu n’es pas un prophète, mais tu es néanmoins dans le bien ».

EXHORTATION

Toi qui m’écoutes, secoue ta léthargie, réveille-toi de ton inconscience, freine ta précipitation, aiguise ton esprit et tes facultés avec ce que tu as reçu par la parole du Prophète qui ne vivait pas au milieu des gens du Livre et qui ne savait pas écrire.

Prends-en ce qui est indispensable et dont on ne peut se passer, fais l’inverse de ce que font ceux qui désobéissent et laisse-les à ce qu’ils aiment. Laisse tomber ta fierté, réprime ton orgueil, rappelle-toi ta tombe, par elle passe ton chemin; tu recevras comme tu as donné, tu récolteras ce que tu as semé, ce que tu offres aujourd’hui tu le retrouveras demain, fais un bon chemin pour tes pas et fais des avances pour demain.

Sois circonspect, toi qui écoutes, et sois zélé, toi qui oublies tes obligations, car tu ne peux être bien renseigné que par un connaisseur.

Certaines obligations que Dieu nous a imposées dans son sage message, par lesquelles on est récompensé ou châtié, qui attirent la satisfaction ou le courroux, ne seraient d aucun secours à un adorateur même s’il se consacrait avec sincérité à s’il venait quitter l’accomplissement de son acte, ce monde et rencontrait son Créateur, avec l’une des fautes suivantes dont il ne se serait pas repenti: avoir associé un autre à Dieu dans l’accomplissement de ses obligations religieuses, avoir, dans ses efforts pour satisfaire sa passion, tué une vie humaine ou diffamé une personne en lui imputant les méfaits d’une autre ou créé une innovation dans la religion en vue d’obtenir une faveur auprès des gens, avoir changé d’attitude et de langage selon les circonstances.

Médite bien car les méfaits qui leur ressemblent sont aussi graves.

Ce qui intéresse les bestiaux c’est leur estomac qui intéresse les fauves c’est d’abattre d’autres animaux. Quant aux femmes, elles s’intéressent aux plaisirs de la vie et à la corruption. Seuls les croyants s’humilient devant Dieu et sont toujours hantés par la crainte du châtiment qu’ils redoutent fort.

Celui qui voit avec le cœur, agit à la lumière de la raison, s’assure avant d agir si son action est à son avantage ou à son détriment. Si c’est à son avantage il la poursuit, si c’est à son détriment il l’arrête. Celui qui agit sans lucidité est comme celui qui marche sans connaître le chemin. Plus il s’écarte du droit chemin plus il s’éloigne de son but. Alors que celui qui agit avec lucidité est comme qui marcherait sur une voie claire. Que chacun se pose la question de savoir s’il avance ou s’il recule.

Sache que tout ce qui est apparent possède une face cachée de même importance. Si l’apparence est excellente, ce qui est caché est aussi excellent; de même que si elle est viciée la partie invisible l’est également.

Le Prophète qui est véridique a dit: « Allah peut aimer son adorateur et mépriser son action comme il peut aimer l’0euvre et mépriser le corps » ( L’Imam se réfère à un hadith du Messager « Toute chair qui croit par le péché est la première digne du feu »).

Sache que toute action est comme une plante. Or aucune plante ne saurait se passer d’eau; les eaux sont diverses: si elle est arrosée par des eaux saines elle sera bonne et son fruit savoureux, mais si l’eau est impure la plante sera mauvaise et son fruit amer.

DESCRIPTION DES PIEUX

EN RÉPONSE À L’UN DE SES ADEPTES, HAMMAM, QUI LE PRIA DE LUI DECRIRE LES PIEUX, L’Imam DIT:

Lorsque Dieu, Gloire à Lui, créa ses créatures, il n’avait nul besoin de leur adoration et nulle crainte de leur désobéissance. Car la désobéissance de qui que ce soit ne pouvait lui porter préjudice et l’adoration également ne pouvait agrandir son royaume.

Il distribua entre les hommes leur nourriture et les mit sur terre chacun à sa place.

Ceux qui craignent Dieu sont ceux qui seront les plus considérés,leurs dires sont la vérité; ils s’habillent modestement,leur démarche est paisible; ils retiennent leurs regards de ce que Dieu leur a interdit et leur attention est axée sur le savoir utile.

Leurs âmes restent stoïques devant l’adversité comme devant le bonheur.

Si ce n’était la destinée que Dieu leur a prescrite, leurs âmes ne seraient pas restées un instant dans leurs corps, passionnées qu’elles sont de recevoir la récompense tout en craignant le châtiment.

Le Créateur leur apparaît si grand que tout est petit à leurs yeux. Ils se représentent le paradis comme s’ils y étaient en train de jouir de ses biens et se représentent l’enfer comme s’ils y étaient déjà en train d’y subir les tortures.

Leurs cœurs inquiets ont conjuré le mal. Leurs corps sont minces, leurs besoins modestes et leurs âmes délicates.

Ils ont troqué les plaisirs éphémères de la vie terrestre contre le repos éternel; ce qui est un commerce bénéfique que le Seigneur leur a proposé.

La vie ici – bas leur a ouvert ses bras, ils ne l’ont pas désirée et s’en sont détournés; elle les a emprisonnés et ils s’en sont affranchis.

La nuit, ils se mettent en rang pour réciter la Coran, ils en réconfortent leurs âmes et s’en servent comme remède contre leurs maux.

Lorsqu’ils abordent un verset annonciateur du bien, ils y mettent toutes leurs espérances et leurs âmes s’y accrochent avec désir et croient ferme que cela est devant leurs yeux.

Par contre lorsqu’ils rencontrent des versets menaçants, ils les écoutent au fond du cœur et ont l’impression d’entendre les bruits de l’enfer et d’en conserver l’écho dans leurs oreilles.

Pendant le jour, ils sont compatissants, savants, généreux et pieux.

La crainte de Dieu les a habités à tel point qu’on les prendrait pour des malades alors qu’ils ne le sont pas, ou des êtres obsédés par la crainte de Dieu.

Une idée-force les inspire.

Ils ne se contentent plus des petites actions et ne se suffisent point des grandes. Ils accusent leurs âmes et mésestiment la valeur de leurs actions.

Lorsque l’un d’eux est félicité, il a peur de ce qu’on lui dit. Il répond: « Je connais mon âme mieux que quiconque et Dieu la connaît bien mieux que moi – même. Seigneur ne me condamne pas pour ce qu’ils croient et pardonne – moi ce qu’ils ignorent ».

Ce qui les caractérise est une puissance dans la conviction, une douceur dans la fermeté, une foi inébranlable, un goût prononcé pour le savoir,1e savoir allié à la tolérance,l’esprit économe en temps de prospérité,l’humilité dans l’adoration,la dignité dans le besoin,la patience devant l’épreuve le désir de ce qui est licite,la poursuite des bonnes actions et le mépris de la cupidité. Ils accomplissent de bonnes œuvres mais restent inquiets, ils s’occupent le soir à remercier le Seigneur et le matin à invoquer son nom. Ils s’endorment sur leur garde et se réveillent joyeux. Ils sont sur leur garde par crainte d’une défaillance et sont joyeux pour ce qu’ils trouvent comme privilèges et miséricorde. Si leur esprit leur refuse ce qu’il déteste, ils ne lui donnent pas ce qu’il désire.

Toute leur attention est tournée vers ce qui n’a pas de fin et leur mépris vers ce qui ne dure pas. Ils marient la magnanimité avec le savoir et la parole avec l’action. Leurs espoirs sont une certitude, leurs erreurs rares,leurs cœurs humbles,leurs âmes satisfaites, se contentant de peu pour vivre; leurs problèmes sont simples. Ils sont attachés à leur religion, inertes face aux séductions interdites et leur colère n’est jamais manifestée

D’eux le bien est espéré et la mal éloigné.

S’ils sont parmi les insouciants ils sont inscrits comme ceux qui invoquent souvent le nom de Dieu et s’ils sont au milieu des invocateurs, ils ne sont point inscrits comme insouciants.

Ils pardonnent à qui leur fait tort, ils donnent à ceux qui les ont privés, ils renouent avec ceux qui ont rompu avec eux; il sont éloignés des grossièretés, courtois, incapables de faire du mal, enclins à faire du bien, toujours disponibles pour entamer de bonnes œuvres en tournant le dos aux mauvaises.

Ils sont calmes dans les tourmentes, patients devant les épreuves et pleins de gratitude dans le bonheur.

Ils n’outrepassent pas le droit envers ceux qu’ils détestent, ni ne comblent de trop ceux qu’ils aiment.

Ils reconnaissent la vérité avant que l’on témoigne pour ou contre eux, ne perdent pas ce qui leur est confié, et n’omettent pas les rappels, n’appellent pas les gens par leurs sobriquets, ne portent pas préjudice aux voisins, ne se réjouissent pas du malheur d’autrui, ne se mêlent pas de l’iniquité et s’attachent à la justice.

Le silence ne les étouffe pas, s’ils rient leur voix ne s’élève pas, et s’ils sont lésés, ils font preuve de tolérance et confient leur vengeance à Dieu.

Leurs mauvais penchants sont jugulés et le monde est tranquille auprès d’eux.

Ils éprouvent leurs âmes pour l’autre monde et laissent tranquilles les gens en ce monde.

Si l’on s’éloigne d’eux, ils s’éloignent également avec renoncement et grandeur d’âme. Si l’on se rapproche d’eux, ils sont tout en douceur et bonté.

Leur éloignement n’est ni de la prétention ni de l’orgueil et leur rapprochement n’est ni ruse ni embûche.

LES MESSAGERS DE DIEU:

MOHAMMAD:

En la personne du Messager de Dieu, tu as un exemple édifiant, qui t’éclaire suffisamment sur le mépris qu’il avait pour la vie terrestre et ses vices pour ses malpropretés, ses vanités; il ne possédait que le strict minimum, alors que d’autres vivaient dans la richesse. Sevré des plaisirs de la vie, il en a ignoré les fausses grandeurs.

MOÏSE:

Tu as également l’exemple de Moïse lorsqu’il disait: « Seigneur, J’ai grand besoin du bien que tu feras descendre sur moi! ».

Par Allah, il ne lui avait demandé qu’un morceau de pain pour manger, car il ne vivait que d’herbes. On voyait son estomac à travers sa peau à cause de sa maigreur et du relâchement de sa chair.

DAVID:

Un troisième que tu pourrais prendre comme exemple, c’est David et ses psaumes, le lecteur pour les gens du paradis, qui faisait de ses propres mains des rubans et disait à ceux qui l’entouraient: « Qui d’entre vous m’épargnera la peine de les vendre? » Il vivait de cette vente, ne mangeant que de l’orge.

LE CHRIST:

Tu peux aussi penser au Christ, fils de Marie.

Il posait sa tête sur des pierres qui lui servaient d’oreiller; il s’habillait de bure, se nourrissait très modestement, la faim était son compagnon, de nuit sa seule lumière était la lune, son abri en hiver était l’étendue de la terre, et ce qu’elle pouvait lui donner comme refuge; les fruits et les fleurs qu’il cueillait étaient ce que le sol produisait pour les animaux.

Il n’eut point d’épouse qui l’aurait fasciné, ni d’enfant qui l’aurait attristé, ni de fortune qui l’aurait préoccupé ni d’ambitions qui l’auraient diminué. Sa monture était ses jambes et son serviteur ses propres mains.

LES TEMPS FUTURS

Il arrivera des temps, après moi, où rien ne sera aussi masqué que la vérité et rien d’aussi triomphant que l’iniquité, où les mensonges sur Dieu et son Messager seront la chose la plus courante.

Aucune marchandise n’aura moins de valeur que le Livre lorsqu’il sera cité dans son sens exact, et rien d’aussi cher que lui lorsque son sens sera déformé.

Il n’y aura rien d’aussi haïssable que le bien et rien d’aussi pratiqué que le mal.

Ceux qui étaient chargés de défendre le Livre l’auront abandonné et ceux qui l’avaient appris par cœur l’auront oublié.

Le Livre et ses partisans seront chassés et exilés, ils seront des compagnons de route qui ne trouveront nul refuge.

Ils seront au milieu des gens sans les fréquenter, ils seront avec eux sans faire corps avec eux, car la droiture et l’iniquité ne s’accordent pas, même si elles sont ensemble.

Les gens s’accorderont pour la désunion. Du Livre, ils ne retiendront que le nom et ils n’en sauront que l’écriture et la calligraphie.

Ils persécuteront les pieux sous toutes les formes, ils proclameront que leur attachement à Dieu est une imposture et ils puniront toute bonne action comme si elle était un péché.

Ceux qui vous ont précédés ont été anéantis pour leur relâchement et leur insouciance, lorsque le destin les a frappés et que l’excuse n’était plus valable et que la résipiscence n’était plus acceptée, alors ils eurent pour compagnons la détresse et la vengeance.

SERMON

O vous les hommes! Quiconque demande le bon conseil à Dieu sera satisfait, quiconque prend sa divine parole comme guide sera dirigé vers la bonne voie, la meilleure.

Quiconque s’appuie sur Dieu est en sécurité, qui en est l’ennemi tremble.

Il est inadmissible que celui qui connaît la grandeur de Dieu se fasse grand. Sa seule façon d’être grand est de s’humilier devant Lui, et ceux qui connaissent sa puissance ne peuvent être en sécurité qu’en se confiant entièrement à Lui. Ne vous sauvez pas devant ce qui est juste, comme le ferait un homme sain devant un galeux et un homme guéri devant un malade.

Vous ne pouvez connaître la bonne direction que lorsque vous connaîtrez ceux qui l’ont quittée, et vous ne vous attacherez au pacte avec le Livre que lorsque vous connaîtrez ceux qui l’ont rompu, et vous ne l’appliquerez qu’après avoir connu ceux qui s’en sont séparés.

Demandez donc tout cela à ceux qui maîtrisent le Livre, ils sont la nourriture du savoir et l’ennemi de l’ignorance. Ce sont eux qui vous révéleront leur savoir par leur jugement, leur silence exprimera leurs pensées et leurs apparences révéleront leur fond.

Ils n’outrepassent pas les lois religieuses et ne se contredisent pas. Le Livre est entre eux un témoin véridique et un silencieux éloquent.

SUR LE RENONCEMENT A CE MONDE ET LE DÉSIR DE L’AUTRE

O vous les hommes! Ce monde – là n’est qu’une transition et la vie future est l’éternité.

Profitez de votre passage pour assurer votre éternité.

Ne déchirez pas les voiles protecteurs devant celui qui connaît tous vos secrets.

Détachez vos cœurs de ce monde, avant que ne s’en détachent vos corps.

En ce monde vous êtes mis à l’épreuve, mais c’est pour l’autre que vous avez été créés.

Quand quelqu’un meurt, les gens disent « Qu’a-t-il laissé »? et les anges disent: « Qu’a-t-il avancé? »

Avant votre mort, faites-vous précéder de quelques œuvres pies qui seront portées à votre crédit dans l’au-delà. Ne négligez pas toutes vos obligations ici-bas car ce sont des dettes dont vous vous acquitterez dans l’autre monde.

CE MONDE EST ÉPHÉMÈRE

O vous les hommes! Vous n’êtes en ce monde qu’un élément que ballotte la mort, chaque gorgée peut vous étouffer, chaque bouchée vous être fatale.

Vous n’y récolterez un bien qu’en abandonnant un autre. Vous ne pouvez vivre un jour qu’en voyant approcher votre fin d’un jour.

Tout ce qui se renouvelle en augmentant vos biens est venu remplacer d’autres que vous avez déjà consommés. Vous n’aurez un parent de plus qu’en ayant un de moins. Vous n’aurez quelque chose de nouveau que déjà le nouveau est devenu ancien. Vous ne verrez croître une moisson que la voilà fauchée.

Il en est passé des ancêtres dont nous sommes les rameaux. Comment peut durer un rameau après la fin de son origine?

QU’EST-CE QUE LA FOI?

C’est une voie aux pourtours clairs, éblouissante de lumière.

Par la foi, tu peux être dirigé vers les bonnes actions et réciproquement par les bonnes actions, tu seras dirigé vers la foi.

Par la foi s’épanouissent les sciences, par les sciences on a conscience de la mort, par la mort arrive la fin de la vie ici-bas, par la vie d’ici-bas se mérite l’autre monde, par la résurrection se rapprochent le paradis et l’enfer préparé pour ceux qui se sont laissé distraire.

Les gens n’ont aucun moyen d’éviter la résurrection. Ils y vont avec précipitation pour atteindre le but suprême.

L’ÉTAT DES HABITANTS DES TOMBES A LA RESURRECTION

Ils émergent de la quiétude des tombeaux pour se diriger vers le but final.

Chaque lieu de séjour aura ses gens. Ils ne peuvent l’échanger ni en être transférés.

Ordonner ce qui est convenable, interdire ce qui est répréhensible sont deux caractéristiques de Dieu. Gloire à Lui! S’y conformer n’abrège pas la vie et ne diminue pas la fortune.

Attachez-vous au Livre de Dieu, car il est le lien solide et la lumière éclatante. Il est également le remède bienfaisant,la boisson désaltérante, la protection pour qui s’en inspire et le salut pour qui s’y attache.

Il n’est jamais dépassé pour avoir besoin d’être mis à jour ou corrigé, il ne dévie point pour mériter des reproches; sa lecture répétée n’est pas ennuyeuse pour l’ouïe. Qui le cite dit vrai et qui s’en inspire dans sa vie devance les autres au paradis.

DESCRIPTION DE LA VIE ICI BAS

Nous louons Dieu pour ce qui est, nous implorons son aide pour ce qui sera, nous lui demandons la sécurité dans notre religion comme nous la lui demandons pour nos corps.

Adorateurs de Dieu! Je vous conseille le rejet de ce monde qui vous abandonnera, bien que vous n’aimiez pas l’abandonner, qui dégradera vos corps alors que vous désirez les rajeunir.

Vous êtes comme des voyageurs qui se sont mis en route et qui imaginent qu’ils sont arrivés à destination. Ils ont franchi une étape et ils croient avoir atteint le but!

Quel est long le chemin que l’homme doit parcourir pour arriver au but, alors qu’il ne lui reste que peu de temps pour vivre, que la mort le guette et qu’il doit quitter à regret ce monde où il s’agite!

Ne rivalisez donc pas de puissance et d’orgueil, ne soyez pas éblouis par les beautés et les richesses, soyez fermes devant l’épreuve et le malheur, car la puissance et l’orgueil ont une fin, la beauté et la richesse sont appelées à disparaître, l’adversité et le malheur n’ont qu’un temps; tout instant en ce monde est délimité et toute la vie est destinée à la mort.

N’avez-vous donc point, dans l’exemple des anciens, de quoi vous faire repousser ce monde et dans vos ancêtres, de quoi vous éclairer et vous donner à réfléchir, si vous étiez un tant soit peu sages?

Vous n’avez pas remarqué que ceux qui vous ont précédés ne sont pas revenus et que ceux qui restent ne resteront pas toujours. Vous ne voyez pas que les gens ici-bas se réveillent le matin dans une situation et se couchent le soir dans une autre.

Voici un mort que l’on pleure, un affligé que l’on console, un blessé souffrant, un absent qui revient, un autre qui fait don de sa vie, un autre encore qui demande le bien de ce monde alors que c’est la mort qui le demande, un insouciant alors que Dieu n’est pas insouciant pour lui, et sur la trace de ceux qui ont disparu marchent ceux qui restent encore.

Alors! Souvenez-vous de ce qui détruit les jouissances, qui contrarie les désirs, qui rompt les espoirs, lorsque vous aurez l’intention d’accomplir un acte détestable; demandez le secours de Dieu pour remplir votre devoir envers Lui et profitez de ses biens et de sa bienveillance que nul ne peut compter.

MISE EN GARDE CONTRE LA VIE ICI BAS

Je vous mets en garde contre la vie ici – bas, elle est délicieuse et attirante, entourée de plaisirs, agréable par ses biens, reposante, enjolivée d’espoirs, ravissante. Ses plaisirs ne durent pas et personne n’est à l’abri de ses coups durs.

Elle est trompeuse et maléfique; changeante, elle ne fait que passer, elle a une fin et doit disparaître, elle est une ogresse boulimique.

Elle n’est pas loin d’être, lorsqu’elle accorde à ceux qui la désirent, ce que Dieu, Gloire à Lui, a dit: « Telle une eau que nous avons fait descendre du ciel, qui a été au contact des plantes, qui après sont devenues sèches et que le vent disperse. Dieu est puissant sur toute chose. »

Nul ne vécut dans le bonheur sans n’avoir ensuite répandu des pleurs. Si la vie lui accorde un moment de plaisir, elle l’accable après de toutes sortes de malheurs. Elle lui donne quelques instants de bien-être qu’elle fait suivre d’une avalanche de catastrophes! Il est dans sa nature d’être un soutien le matin et de devenir un adversaire le soir! Si l’un de ses aspects se montre délicieux et agréable, un autre apporte amertume et maladies.

Nul ne peut obtenir d’elle une faveur désirée qu’il n’en paie le prix par des peines et des angoisses. De même on peut, le soir, dormir dans la sécurité et se réveiller le lendemain dans la peur.

Traîtresse et pleine de perfidie, sujette au néant comme tout mortel qui vit ici-bas, la seule provision bénéfique qu’elle offre est l’obéissance à Dieu. Moins on en profite, plus on est en sûreté; plus on en jouit, plus on court à sa perte et ce qu’on a acquis disparaîtra.

Combien a-t-elle affligé de gens qui lui ont fait confiance, frappé ceux qui y espéraient, avili des nobles! Combien d’hommes fiers a-t-elle rendu méprisables!

Sa puissance est inconstante, son pain amer, son breuvage saumâtre, sa douceur est de la coloquinte, sa nourriture..

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